Pourquoi une nouvelle traduction ?

Le concile de Vatican II a souhaité que les fidèles puissent participer de façon plus réelle et plus profonde aux célébrations liturgiques. Dans l’eucharistie, l’objectif était d’aider chacun à prendre part de façon consciente à la liturgie ; de la sorte, les participants ne se comporteraient plus en spectateurs muets, mais deviendraient eux-mêmes, à la suite du Christ, une véritable offrande à l’amour du Père.[1]

Pour atteindre ce but, les Pères du Concile ont estimé qu’il était opportun et bienvenu de traduire les paroles latines de la liturgie dans une langue vivante qui puisse être comprise par la population d’une nation ou d’un ensemble de nations.

C’est ainsi que la liturgie de la Messe promulguée en 1969 a été, dans notre pays, rapidement traduite en français. Une seconde édition latine publiée en 1975 a été traduite en 1978. Une troisième édition latine a été diffusée en 2000. C’est cette troisième édition qui vient enfin d’être traduite en langue française.

 

Pourquoi fallait-il une nouvelle traduction ?

 

La première raison est simple : En publiant la troisième édition latine du missel, la congrégation romaine pour le culte divin avait souhaité qu’une traduction en langues vivantes puisse être réalisée.

 

D’autre part, les critères de traduction avaient évolué : En 1969, une traduction large du texte latin était admise pourvu que le sens des textes et des prières soit respecté. Le souci d’une traduction littérale paraissait moins important que le respect de la signification globale du texte. En 2001, le Vatican a demandé aux traducteurs d’être plus fidèles au texte latin sans rechercher la créativité afin de conserver, par-delà les diverses traductions, l’unité du rite romain ; toutefois il leur était également recommandé de rendre le texte choisi accessible aux fidèles tout en veillant à éviter un langage trop commun lequel serait vite démodé et exprimerait mal les réalités divines supérieures.[2]

Alors que la traduction française trainait en longueur, le Pape François a signé, en 2017, un document [3]précisant que la traduction du missel devait être fidèle à trois principes : fidélité au texte latin original ; fidélité à la langue dans laquelle le texte est traduit (le texte français ne peut résulter d’une traduction littérale du latin) ; fidélité à l’intérêt spirituel des fidèles (le texte doit être intelligible et favoriser l’ouverture de cœur des participants). Nous pouvons constater qu’il peut être parfois difficile de concilier ces trois fidélités.

 

Pour conclure, il nous faut bien comprendre que cette nouvelle édition du missel n’est en rien un nouveau missel : les rites, l’ordre de la messe, l’espace liturgique ne changent pas. C’est uniquement la traduction française qui a été réévaluée et rectifiée en fonction des critères soulignés plus haut.

Avec l’usage, nous verrons bien si cette traduction, tout en restant fidèle au latin ainsi qu’au génie de la langue française, aura permis à chacun de vivre la messe de façon plus profonde et plus fructueuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


[1] Constitution sur le Sainte Liturgie du 4 décembre 1963n°14, 36, 48

[2] Instruction Liturgiam authenticam du 28 mars 2001

 

[3] Motu proprio Magnum principium du 3 septembre 2017

Article publié par Liturgie Service • Publié le Mercredi 20 octobre 2021 • 835 visites

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