Eucharistie et rassemblement

                    • RASSEMBLEMENT
                    • PAROLE
                    • AUTEL
                    • MISSION
                    • MALADES
                    • TABERNACLE
                    • ADORATION
 

            Nous sommes tellement habitués à parler de l’Eucharistie comme d’un rassemblement que nous oublions parfois la puissance de ce mot « rassemblement ». Aujourd’hui, celui qui réfléchit au mot « rassemblement » pensera peut-être en premier lieu à un attroupement tel qu’il en existe parfois sur la voie publique ; le « rassemblement » pourra aussi évoquer le regroupement d’une foule pour un concert, un évènement sportif voire même une manifestation. Dans l’Eucharistie, la notion de rassemblement est beaucoup plus forte : Elle évoque l’Unité, la Communion que fait advenir la célébration : La Messe n’est donc pas simplement le regroupement de personnes qui, grosso modo, penseraient à peu près de la même façon sur les questions religieuses ; elle est le lieu où les croyants viennent recevoir et recréer l’unité entre eux à partir du Christ. L’Eucharistie n’est donc pas une dévotion personnelle, mais la source de l’unité entre les hommes. Car, en définitive, le but et le fruit ultime de l’Eucharistie, c’est l’unité. On entend parfois dans un langage un peu piétiste : « lorsque je communie, je reçois Jésus dans mon cœur » ; il serait sans doute plus juste de dire, à l’instar de la prière eucharistique n°2 : « nous te demandons qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps »*.

 

   

Cette notion de rassemblement explique le souci de la liturgie de faire en sorte que les participants à l’Eucharistie manifestent l’unité par divers gestes. Donnons trois exemples :

 

-         le regroupement autour de l’autel : Si les pasteurs insistent tant pour que les fidèles se regroupent le plus possible, c’est parce que la dispersion ne peut en rien évoquer l’union. Une église où les gens sont éparpillés aux quatre coins de la nef signifie plutôt l’individualisme que l’unité.

 

-         L’importance du chant : le chant n’est pas une décoration facultative à la liturgie ; en effet chanter suppose et construit l’unité. De fait, une assemblée qui chante d’une seule voix se découvre soudain dans une communion encore plus étroite. C’est pourquoi, l’animateur de chant ou les musiciens doivent veiller à ne pas couvrir la voix de l’assemblée qui, alors, ne s’entendrait plus chanter et ne pourrait plus se découvrir unifiée par le chant.

 

-         Le rite de fraction du pain : il est souvent réduit à sa plus simple expression alors que sa signification est riche de sens : le corps eucharistique du Christ est fractionné pour que les personnes qui viendront communier puissent être rassemblées dans d’unité d’un seul corps. L’hostie est morcelée pour que l’assemblée elle-même morcelée puisse reconstruire son unité en communiant au corps du Seigneur. Ainsi, nous comprenons mieux que l’unité se construit par le Christ et au prix du « fractionnement » du Seigneur, c'est-à-dire au prix de sa mort.

 

 

            Pour conclure, faut-il rappeler que, dans la liturgie, unité et charité sont pratiquement synonymes ? Il ne peut y avoir d’unité sans la charité, de même que la charité n’existe pas sans l’unité.

 

 

Père Bertrand ESTIENNE

Service diocésain Liturgie et Sacrements

 

* La prière eucharistique n° 3 ne dit pas autre chose : « quand nous serons nourris de son corps et de son sang, et remplis de l’Esprit Saint, accorde-nous d’être un seul corps et un seul esprit dans le Christ ». Quant à la prière eucharistique n°4 elle demande :  « Accorde à tous ceux qui vont partager ce pain et boire à cette coupe d’être rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps »

Article publié par Yannick Lemaire • Publié le Mercredi 24 octobre 2007 • 4153 visites

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